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La belle est la bête.

  

      Les prémices de mon voyage eurent lieu au Royaume-Unis, je me heurtai à une jeune peau anglaise qui me compta son histoire biscornue :

    La bourgeoise pré-pubertaire anglaise rouscailla pour son âge de sagesse un sublime poney français formidablement sculpté. Son paternel, un bougre moustachu déclara que les seuls chevaux nains qui franchiront les confins du jardin seront en steak.

    Chose dite, chose promise, la fille souffla ces sept bougies sur une cuisse bien saignante. La jeune anglaise prit tellement gout à la gastronomie française qu’elle jura de s’en bâfrer chaque jour.

    Vint le soir, extinction des feux, permettant de jardiner de bon matin. Une fois que les parents pioncèrent comme des souches, la fillette partie en escapade, arqua jusqu’à la tombée de la lune, et se ramassa la gueule devant un champ où trois canassons la regardèrent. Elle dégaina de son pantalon de pyjama un couteau de cuisine bien aiguisé de la vieille. Elle franchisa  la barrière en bois moisi par le temps anglais. Voulant s’en mettre plein la lampe, elle planta le couteau dans la gorge de la bique puis découpa tant bien que mal la viande. Elle mit les morceaux informes dans son cartable. Elle s’apprêta à franchir de nouveau le morceau de bois servant de barrière quand le deuxième canasson laboura la joliesse à coup de sabot ; La frimousse en sang, son cartable emplit de morceaux de viandes, elle détala en feignant l’air jusqu’à sa demeure. Le minois défiguré, elle ne put recevoir sa claque habituelle.

    On lui prit la peau des fesses pour reconstituer son visage. La jeune anglaise de nouveau dans sa turne, retourna voir la bête au sabot facile, une fourche éclata vite fait la bestiole. Elle arracha la peau du cheval et la colla sur ses fesses. Elle sourit. Elle ne put s’empêcher de penser à chaque fois qu’elle mit son derrière sur une chaise ou un fauteuil  qu’elle était assise sur un poney galopant dans les lopins de terres infinis.