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Année 2011

II - Blizzard ou Spark

 

Morgane était raide, Eric angoissé, et moi j’écoutais.

Le squat avait fermé, cimenté parce que les squats finissent toujours pas être fermés et cimentés.

On se retrouvait au parc -autour d’une table de pique-nique- on se regardait. On avait plus de carte, plus de mots. De la quinzaine en restait six et moi.

Quand un homme dans la…, chemise ouverte, poste de radio sur l’épaule le posa sur la table.

“Moi c’est Spark ! Que cela m’ennuie que tout le monde s’amuse … J’ai abandonné mes amis, je ne veux pas aller à leur fête, c’est grotesque, des chapeaux et des ballons m’amuseraient plus ! Je veux que le ciel soit un grand bonnet de coton pour étouffer les sots habitants de cette ville. Allons, allons, oubliez-vous morts, dites-moi une plaisanterie, qu’on s’amuse, vous êtes tristes.”

Nos visages étaient éteints, des larmes coulaient sur certains. Le poste sur la table, Love’s Theme de Giorgio Moroder, y était sûrement pour quelque chose. On était nostalgique de la belotte.

Eric prit la parole :

“Je suis sûr que tu les connais déjà toutes.”

- Je ne ris pas de ce qu’on invente, peut être que je rirais de ce que je connais ! Non ? Bien, je vais fumer sous ce marronnier avec ce brave qui va me tenir compagnie. Dit-il en me désignant du doigt.

Je l’accompagne, nous sommes les deux sous ce marronnier, la vue sur les six compagnons de la table.

“Comme ce soleil couchant est manqué ! La nature est pitoyable ce soir. Regarde-moi un peu cette vallée là-bas, ces quatre ou cinq méchants nuages qui grimpent sur cette montagne. Je faisais des paysages comme celui-là, quand j’avais douze ans, sur la couverture de mes livres de classe.”

- Ah.

- Tu te moques de tout, est-ce que je t’ennuie ?

-Non, pourquoi ?

- Toi, tu m’ennuies horriblement. Cela ne te fait rien de voir tous les jours les mêmes figures ? Mais pourquoi donc mes amis sont-ils partis à cette fête ? Regarde ce couple qui passe. Ils sont charmants ! Regarde, lui, comme il est fier de sa copine, il tient la hanche et lui embrasse les cheveux sur le haut du crâne, Je suis sûr que cet homme-là a dans la tête un millier d’idées qui me sont absolument étrangères.

- Comme nous tous.

- Hélas ! Tout ce que les hommes se disent entre eux se ressemble ; les idées qu’ils échangent sont presque toujours les mêmes dans toutes leurs conversations ; mais, dans l’intérieur de toutes ces machines, isolées, quels replis, quels compartiments secrets ! C’est tout un monde que chacun porte en lui ! Un monde ignoré qui naît et qui meurt en silence ! Quelles solitudes que tous ces corps humains !

- Comment fais-tu pour être aussi joyeux en étant aussi critique ?

- Il n’y a qu’une chose qui m’ait amusé depuis trois jours : c’est que je n’ai plus d’argent, et que si je mets les pieds dans ma maison, il va arriver quatre idiots qui vont me chopper. J’ai envie de me marier avec une prostituée.

- Tu seras triste comme le ciel, ce parc, les six devant nous et cette chanson du moustachu italien.

- Pas du tout ! Mon imagination se remplira de pirouettes… je fredonnerais des solos de clarinette dans mes rêves, en attendant que je meure d’une indigestion de fraises dans les bras de ma bien-aimée. Nous ne sommes rien d’autre ; il n’existe pas de maître en ce qui concerne les sentiments mélancoliques.

- Pourquoi t’es là ? Pourquoi tu me dis ça ? Pourquoi tu ne me laisses pas seul au fond du trou avec les autres.

- Eh bien donc ! Où veux-tu que j’aille ? Regarde cette vieille ville enfumée ; il n’y a pas de places, de rues, de ruelles où je n’aie rôdé trente fois. Lève-toi et danse. Il n’y a pas de pavés où je n’aie traîné ces talons usés, pas de maisons où je ne sache quelle est la fille dont la tête stupide se dessine éternellement à la fenêtre. Je ne saurais faire un pas sans marcher sur mes pas d’hier ; eh bien mon cher ami, cette ville n’est rien auprès de ma cervelle. Tous les recoins m’en sont cent fois plus connus ; toutes les rues, tous les trous de mon imagination sont cent fois plus fatigués ; je m’y suis promené en cent fois plus de sens, dans cette cervelle délabrée, moi son seul habitant !

-Je ne sais pas quoi te dire…

- Tranchons le mot, tu es capable de pêcher à la ligne.

- Si cela m’amuse, je suis capable de tout.

- Même de prendre la lune avec les dents ?

- Ca ne m’amuserait pas.

- Ah Ah ! Qu’en sais-tu ? Prendre la lune avec les dents est à essayer. Allons jouer à le belotte.

- Non, en vérité.

- Pourquoi ?

- Parce que nous serions triste, ça nous rappellerais les bons mais surtout mauvais moments qu’on a vécu.

- Ah ! Mon Dieu ! Qu’est-ce que tu vas imaginer là ! Tu ne sais quoi inventer pour te torturer l’esprit. Tu vois donc tout en noir, misérable ? Rappeler les bons mais surtout les mauvais moments ! Tu n’as donc dans le cœur ni foi, ni espérance ? Tu ne crois donc en rien, c’est épouvantable, capable de me dessécher le cœur et de me désabuser de tout, moi qui suis plein de joie et de jeunesse.

Il se lève et se met à danser… J’aimerais être comme lui. Je me lève.

- Je suis grisé, et il se fait tard, je ne vais pas tarder. Il se rassoit près de moi.

- Qu’appelles-tu tard ? Midi, est-ce tard ? Minuit, est-ce de bonne heure ? Où prends-tu la journée ? Restons là, je t’en prie. Buvons, causons, analysons, déraisonnons, faisons de la politique ; imaginons des combinaisons de gouvernement ; attrapons tous les hannetons qui passent autour de cette chandelle, et mettons-les dans nos poches. Sais-tu que les canons à vapeur sont une belle chose en matière de philanthropie ?

Je décide de rester, après tout…

- Il faut qu’on fasse quelque chose. Tra la, tra la ! Allons, levons-nous !

Je me lève et m’interroge :

- Qu’attends-tu de nous ?

- Cela est si difficile quelquefois de distinguer le bonheur d’une grosse sottise ! Beaucoup parler, voilà l’important ;  Je ne demande qu’à être nourri convenablement pour la grosseur de mon ventre. Je veux regarder mon ombre -bien grosse- au soleil.

- Peut-être sommes-nous pas les bonnes personnes, peut-être que tu ne peux pas être heureux avec nous.

- Je réfléchis en ce moment de mon sort avec ou sans vous ; elle prouvera clairement que je suis génial ou raté. Je suis en train de bouleverser l’univers. Qui est la blonde lune dont tous les cœurs se battent pour elle ?

-Morgane, elle a mauvaise réputation.

- Elle n’a donc ni cœur ni tête, et ne ferait-elle pas mieux de donner sa robe à fleurs au lieu de son corps ?

- Pourquoi tu plaisantes tout le temps, tu ne sais pas être sérieux deux secondes ?

- De bonnes boutades consolent bien des chagrins. Et jouer avec nos paroles est un moyen comme un autre de jouer avec les pensées, les actions et les êtres. Tout est une bonne blague ! Regarde, il est tout aussi difficile de comprendre le regard d’un enfant de quatre ans que le cerveau de la fille blonde lune.

- On peut se faire une idée de tout.

- Chacun a ses lunettes ; mais personne ne sait au juste de quelle couleur en sont les verres. Qui est-ce qui pourra me dire au juste si je suis heureux ou malheureux, bon ou mauvais, triste ou gai, bête ou intelligent.

- Je m’en fais un peu pour Morgane.

- Elle se sacrifie en silence. J’ai envie de prendre sa robe et faire enfin de grandes folies, pour venir voir tomber, à travers cette glace, les deux seules larmes que cette enfant versera peut-être sur son triste sort.

- Tu seras malheureux.

- Non, l’imagination ouvre quelquefois des ailes grandes comme le ciel dans un cachot grand comme la main.

- Qu’est-ce qu’on va devenir ?

- Fais confiance au hasard, je parle beaucoup au hasard : c’est mon plus cher confident. Le hasard me fait penser que je dois vous quitter. J’ai d’autres âmes à sauver, d’autres habits à enfiler.

- Tout cela, ça restera entre nous ?

-Sois en sûre, cela reste entre nous. Je ne suis pas plus indiscret que je ne suis curieux.

 

 

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Année 2011

        I- Belote

      A paris, je vis chez une amie. Elle est blonde lune, elle est belle et même quand elle est moche, elle est belle ; Morgane attire l’œil comme Eastwood à l’écran.

      Elle m’emmène un jour dans la planque, un squatte appelé “millième dimension”. Sur les murs sont tagués -entre des citations de Bukowski-, les lois du lieu. Le lieu c’est au premier étage, un resto vietnamien vide, au second étage un appartement et au troisième un autre appartement. Sur le parquet, un pigeon est décapité. Il est marqué: “le lieutenant pigeon a tenté d’imposer une autre loi et il en est mort”. Le vrai problème selon Eric, c’est juste que ce pigeon fût un peu trop bling bling…

     Morgane est sortie seulement avec deux mecs, un l’année dernière et un cette année. Elle n’aime pas ça, elle préfère être libre. Elle ne me parle pas de ça, c’est Eric qui me l’a dit en préparant les cartes.

    “Tu clopes ? … Je connais bien morgane, elle a dépucelé tous mes amis d’enfance.”

     Cette jeune fille est décidément de coutumes peu vertueuses… Au squat, ils sont une quinzaine, et c’est souvent belotte et rebelote. Et en silence, faut profiter du plaisir. Ils jouent car la planque n’est pas le lieu de discussions philosophiques, ni de commérages où juste pendant la préparation. 

     Sous la chaleur du moi d’août, les jours de belotte s’enchainent, Morgane et ses amis jouent et moi je les regarde, surtout elle. 

     Le jour suivant Eric proposa pendant la préparation -pour lutter contre la lassitude- des récompenses au gagnant de la belotte. Le premier jour, le prix de la récompense n’atteignait pas la valeur d’une brique de la millième dimension. Le deuxième jour, chacun posa sur la table la valeur d’une journée de travail d’un maçon. Mais le millième jour, ils mirent en jeu des objets de valeurs inestimables: voiture, appart… Et ce fut le tour de Morgane:

    “Le gagnant pourra faire ce qu’il veut de moi ici présent.”

    Toute l’assemblée acquiesça, et sur les visages des pêcheurs de moules parisien, naissaient des sourires narquois. Moi j’étais… indigné, j’aimais bien Morgane. 

    “Arrête, et prends ça comme une expérience sociologique”. Me dit-elle.

    J’étais en colère parce que j’avais peur comme la plupart du temps quand on est en colère. J’étais de la millième dimension depuis belle lurette, j’avais le droit de jouer mais je n’avais aucun objet de valeur. Cela étant Morgane avait réussi à leurrer la bande même si selon Eric “c’est le système qui veut ça”. Il me savait proche de Morgane, j’ai donc proposé de prendre mes valises et de ne plus jamais la revoir si je perdais. 

     Eric gagna… :

     ”Ce que je veux ? Et bien… la guillotiner comme ce vulgaire pigeon, c’est le système qui veut ça ! En attendant, toi, t’as pommé tu te casses !” Me dit-il en me montrant du doigt la sortie. Morgane sourit, j’avais les larmes aux yeux. 

    J’avais de nouveau peur, peur de la perdre, et la colère revint. Mes deux mains crispées se propulsèrent d’un côté puis de l’autre du visage d’Eric. J’avais conscience que la quinzaine réagirait de suite, il fallait les bluffer de nouveau ! 

    “Eric a tenté d’imposer une autre loi, et il en est mort !”

    Morgane me fixa, j’étais le nouveau gagnant.

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Année 2011

      Vacances panache

 

     J’aiguise mes doigts sur le tactile: “J’arrive”. En Clio grise, j’ai l’air dans les oreilles, l’air de Summer in the city. Je prends C. devant chez elle, elle attend place vide Bichat, -celle avec la statue dénudée-. En route pour Château-Chalon, une demi-heure, qu’on passe parfois à causer des vacances et de l’Egypte, elle part demain. Le silence et l’air pensif avec la beauté du corps habituelle  qu’on certaine personne quand elles ne font rien.                                              

     A 5 km de Château Chalon, une longue, très longue pente en zig zag avec  un paysage magnifique, des vignes par milliers, des arbres et un contraste de bleus à l’horizon. On contemple  -depuis la troposphère- l’ensemble de la contrée.

     “C’est chouette !”

     - Ouais, c’est frais…

     J’avais une impression de liqueur mais elle à raison, fruit de la passion ça marche aussi. Forget the Song dans les tympans, on roule au pas puis:

     “Là !”

     On s’arrête plus loin, puis clic clac, soleil dans la figure et poignées de main. Deux personnes au loin, un tout juste majeur et une armoire dans la trentaine.

     “Je me suis brulée les lèvres !” Dit-elle après une courte présentation.

     - Moi, ce que je fais, c’est que j’utilise un bouchon, ou un chewing-gum, t’as l’air con, mais au moins tu ne te brûles pas les lèvres.

     Raconte le grand gaillard assis à l’arrière de sa camionnette de réparation: Réseau et communication, jeans campagnard, tee-shirt XXL uni rouge et casquette bleu. Il me scanne de haut en bas alors je glisse un sourire. Il doit bien me sentir parce que je sens naître une certaine complicité entre nous.

     ”J’ai un pote, il a un 7 mm toujours sur lui ! Me narre-t-il. Dès fois on va tirer dans les champs, à balles à blanc, hein. L’autre jour, il y a des mecs qui se sont ramenés, ils nous ont demandé si on avait un permis. Oui oui bien sûr ! Mais le truc c’est qu’on n’a pas le droit de tirer n’importe où, faut aller dans les centres de tire quoi.” Se confesse-t-il sans pitié.

     Le petit nous propose d’aller boire un verre chez lui. C. est partante, le gaillard aussi, alors je suis. C’est une grande maison de campagne ancienne, avec des chats et de l’odeur.  Dans le salon de belles plantes d’héroïnes que maman arrose.

     “C’est ma p’tite nouvelle ! C’est mon passe-temps tu vois, je la bouge, soleil, pas soleil, je l’arrose. Le terreau est un peu pourri mais sinon elle est géniale. “

     J’ai toujours le sourire, celui de la boulangère. Le gaillard, il aime bien les préliminaires mais faut pas abuser nous fait-il savoir par un “on règle les affaires !” Elle hoche de la tête et sort une petite liasse de billets, 100 euros.

     “Ah j’oubliais tient, le prix de l’essence !” Me dit-elle en me passant 20 euros. Je ne discute pas affaire alors je prends le billet et le glisse dans la poche arrière.

     “Je l’ai pas là mais je te la passe demain sur Lons, il y a pas de problème !” Dit le gaillard.

     - J’suis pas la demain.

     - Je le passe à ton pote.

     Je réalise qu’il parle de moi…

     “Mon surnom est Alex, alors tu m’appelles Alex moi j’t’appelle collègue… Silence totale sur tout ça !”

     Je me retrouve le lendemain -en retard- à courir sous la chaleur jusqu’au parking du mac Drive. Camionnette Réseau et communication au rendez-vous, la fenêtre s’ouvre. Je le reconnais à la casquette. Il me serre la main ; je mets du temps à comprendre qu’il veut me donner en même temps de l’argent, celui de C. Je ne fais tomber aucun billets mais c’est la poignée de main la plus longue et louche de tout le parking du Mac Drive.

     “Rupture de stock, ça cutter, mais en début de semaine, il y a pas de problème, il y aura de la nouvelle, ça sera de la panache !”

     Elle part en Egypte C. et moi chez moi, Mollusk dans la tête.

 

 

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Année 2011


 

Punaise, je me suis endormi comme un vieux con sur la terrasse, réveillé avec du Coca dans les cheveux, ah ils sont drôles ces cons, ils ont de la chance que je suis de bonne humeur. Ah j’ai le rythme dans le cœur, je ne suis pas apte à tout comprendre mais punaise le ciel est couvert, j’ai envie de bouger, euh ils restent là et ils rigolent trop fort. Ils me soulent grave. Alors je me casse, je ne sais pas où aller, je ne sais pas quoi faire, vous savez ces moments où l’on ne sait pas ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. Le vide qui rend dépressif, comme si notre âme nous abandonnait et ça fait chier, ouais parce qu’on perd notre virginité intellectuel et ça fait chier ça! Tout le monde vous le dira! Alors je me casse tout droit, enfin non à gauche par rapport au bar et à la place aussi d’ailleurs, j’ai vraiment un sens d’orientation de merde, ça doit être héréditaire! Tu n’aimes pas les gens? Pff, je ne sais pas, ils me font souvent chier et ils sont parfois géniaux, ils m’occupent ou ils me blasent, ils sont essentiels et pourtant ils me font chier. Les gens ce sont des antonymes qui donnent du goût à la boustifaille qu’est la vie, Vian l’aurait dit autrement! Je pense qu’il n’y a pas que mon âme qui boude, mon corps souffre le martyr un maximum, vous savez pourquoi il ne tombe pas comme une merde, c’est parce que je tiens en équilibre sur le fil qu’est ma raison de vivre, punaise, aujourd’hui le fil est peu épais! Je me pète la gueule sur le sol, il se lève tous sur la terrasse, ils courent, les vieux aussi, et le petit gamin, et la petite gamine nue qui couraient sous les jets d’eaux, maman vous offre des vacances à la mer-de chez nous! Fait chier, cette vie. Mais qu’est-ce qu’ils font, ils me ramassent, ils me remettent debout, non mais je retombe les mecs! Non mais qui est la conne qui essaye de me refoulé son chocolat pourri de quatre jour! J’ai une gueule à faire une crise d’hypoglycémie! Je fais une crise existentielle, c’est qualifiable de suicide vivant ou de coma conscient. Vous voyez, c’est de la merde! Je finis par me relever parce qu’ils me font chier, je dis que ça va bien parce qu’ils me font chier, j’acquiesce même à l’autre, ça va encore elle est sympas elle, enfin disons que je préfère les crises d’angoisses que les crises d’hypoglycémies! Ouais et bien je vais rentrer chez moi, boire de la limonade, me doucher, et écouter de la musique en me vautrant sur mon lit et oublier que j’existe ou croire en un monde ultra cool! Ouais, bien, disons que je préfère ça, que me bourrer la gueule avec des salops de cons, après ça je suis encore plus dépressif. Mais pourquoi ça ne va pas? Tu n’as pas le moral? Pauvre petit va, il n’a pas de quoi être malheureux, mais je ne suis pas malheureux, vous me faîtes chier, tous, toi aussi pauvre conne! Oh et puis je vous aime bien mais pas là. Non je ne veux pas qu’on m’accompagne. Oh mais t’es gentille toi, beaucoup même, non t’es juste la pouf qui veut se donner bonne conscience en me raccompagnant. Je sais de quoi j’ai envie, de courir! Mais tu déteste courir? Oui mais tant pis et puis toute façon les choses que j’aime faire, soit je les ai déjà faite soit je ne peux pas les faire parce que la raison fixe des conditions à ma liberté! Hein? Hein? Vous en pensez quoi cette phrase? Vous n’aimez pas, mais elle sonne bien et c’est plus de Spinoza que du moi, alors faites pas ieche! N’essayez pas, en plus les gens ne sont jamais contents! L’ennuie, la fatigue, l’ennuie, l’ennuie, la fatigue ça fatigue! C’est vrai que j’aime bien les autres que part intérêt. La guerre ça dresse nos sales gueules et ça nous rend plus humain par la suite! Mourir à la guerre ça craint, survivre encore plus. C’est la mort! T’imagines tous ces cons de l’année 2012 à la guerre, ils seraient capable de s’entretuer et de nos jours les filles ont tous peur du sang, qui me soignerait? L’autre conne qui fait chier avec son chocolat: “Il lui faut du sucre!” Concrètement ça c’est de la merde! Mais ce ne sont que des pensées en mots, on pense grâce aux mots, il le dit, si si, il le dit, Kant. Il reste du temps, voyageons, aimons les filles parce qu’elles savent nous faire vivre! J’aime la beauté, à Lons-le-Saunier, ils sont moches, ailleurs aussi, mais à Lons beaucoup, tous, tous, tous, ils sont fringués comme… comme des gens qui sont mal fringués, ça craint hein? La mode c’est nullos mais c’est parfois beau, la mocheté c’est moche comme la culture c’est bien! Ce mec il ne se fait pas chier. Tu vois t’écris, des lignes, des lignes, aucun style, c’est trivial et c’est à peine lisible, à peine intéressant, ça ne sert à rien. Ne me dit pas qu’il y a des gens qui lisent ça alors que Du côté de chez Swann est plein de poussières, n’abuse pas, ne fait pas chier, laisse ça sur ton ordi! Et si, et si, et si je vous emmerdais, oui oui! Attendez ne partez pas, comprenez le principe! Deux secondes, imaginez que je vous emmerde mais gravement, que je m’en fous totalement de ce que vous pensez parce que vous n’êtes rien sinon égale à moi, vous avez une dignité, je vous respecte mec et meuf, mais ton jugement je m’en carre comme l’an 40, parce que l’année 40 était à chier, les mecs je te jure ils ont rien glandé cette année, mais que dalle hein! 

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Année 2011

     Pâquerettes.
      

      http://breakingheart.cowblog.fr/images/sorcier.jpg

      Je fis jour dans un village médiocre d'Afrique. Le chef du village, m'emmena dans ma hutte deux personnes, elle était nullarde mais je m’écrasai la gueule. Il m'avait mis avec un autre. Un noir tout lynché, il s'était fait bien moucheté. Il avait payé pour ses actes, il me bava son hier.

      "Il était le sorcier du village. Sa toute existence se résumait à des danses à friser la couillonade. Itou dire qu'une vieille baderne dans son style n'aimante pas la femelle! Quelle midinette voudrait lui rouler un patin à travers un masque aussi vaudevillesque? Aucune. A chaque nuitée, après le feu et les rires goguenards, il se pinça le nez pour que personne l'entende sangloter. Accablé était-il, il n'avait plus rien à tondre de son sort de sorcier et la fête du village avait lieu la nuit suivante. Il ôta son masque. Il couina davantage. Ses cheveux tirèrent la binette lui donnant une trogne de voile à vapeur. Il se pressa l'esprit et eu une serviable idée. Il sortit sur ses pattes de colombe. Dansa un petit coup pour qu'il pleuve, puis bâta des ailes la boue, il cherchait la hache enfuit sous terre et la trouva. Il fracassa un tronc d'arbre puis s'empara de sève. Il mit alors ses doigts tout collants dans ses cheveux. Il eut de suite une trombine pimpante de jeune pousse et était enfin prêt à jeter sa gourme. Il se fit passer pour un invité et n'eut même pas la peine de courir la gueuse. Toutes les pépettes du village faisaient le gringue et exhibaient leurs poitrails avant un crêpage de chignon. La plus grosse bombasse était celle du chef, bien gaulée comme il faut, elle fit la belle et tomba à la casserole. Le chef fut médusé par l'absence soudaine de fraicheur féminine et fit arrêter le sorcier à crête. Cela étant tout le monde bava devant la coiffe, et  grossoya le bonhomme. La hache déracinée,  la peuplade ennemie ne paressa pas à paraître et fut pantois devant les bouilles des pioupious. Devant eux, des homophiles à crêtes. Les grivetons cédèrent et se casquèrent la gueule de sève. Les chiffes molles ne mirent peut du temps à balayer les pimbêches. Entre apparatchiks, la vogue est plus marbrée. Ainsi s’écoule le repos des guerriers.  »

 

 

   

 

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